Je n'ai pas voulu le toucher mais le livre m'appelle
La preuve, je ne vois que lui, ses couleurs pastel sur la tranche
La Mongolie
Le rêve de mes 15 ans
Sur la route
L'écriture avec soi
Comme seul bagage
Comme toutes les femmes, je suis touchée
Comme toutes les femmes, je lui suis reconnaissante
Comme toutes les femmes...
Ou presque
Car il y a un petit quelque chose en plus
Une pensée de raconteuse d'histoires
Une pensée d'autrice
Une autrice qui a basé l'époque de son roman sur le vote de sa loi
Dès les premiers rayons du soleil, les vrais, ceux qui chauffent, ça commence, mais il faut attendre la fin du mois de mai, voire celui de juin, le weekend de Pentecôte, le dernier prolongé, le dernier long avant les grandes vacances, pour qu'on y soit tout à fait: en kommounalka.
Gentille...
Comme un mantra
Un ordre déguisé en sérénade
Mais ça veut dire quoi à la fin, être gentille?
Oui, cet adjectif qu'on utilise quand on tente de raconter quelque chose de bien sur quelqu'un dont on n'a rien à dire, cet adjectif insipide et mou, dans le fond, il veut dire quoi?
Tout a commencé à Paris, dans un immeuble hausmannien coincé entre le Luxembourg et le Panthéon, à deux pas de la Sorbonne, au coeur du quartier germanopratin. J'avais 20 ans, je ne connaissais rien à la capitale, à la littérature, à la vie, bien plus à l'amour et aux voyages. Elle m'a tendu un livre: lis-le, elle a dit. C'était le Marin de Gibraltar.
Sois belle et tais-toi, qu'ils disaient
J'ai jamais tout à fait compris ce que ça voulait dire
Sois belle et tais-toi...
Une injonction double
Deux pour le prix d'une
Comme une lessive
Un truc qu'on vend à grand renfort de marketing mais qui marche pas
Qui laisse des taches même
EUX
les paupières en tombant ont effacé les images solaires
pour que les corps se replient mieux sur eux-mêmes
dans les draps suants, les muscles démêlés se reposent
seins détendus – verge détendue – dorment en silence
Elle est à un tournant de l'histoire
Autre chose à faire que d'attendre que ça passe que regarder par la fenêtre que d'observer dans le menu la rue les autres les décisions de petits au nom de pays
Faut bien aller bosser elle se dit
Personne ira à sa place et elle veut les vacances RTT tickets resto 13 et 14e mois prime et chèque C.E. veut profiter de la vie
Ce soir à la soupe - quoi qu'il fasse - il parlera d'étoiles De ciels trop lourds et D'enfant soleil
J'ai des mains d'ouvrière
Des mains carrées, larges
J'ai des mains qui trahissent mon histoire
Gueulent tout haut la place qu'ils voulaient pour moi
on dirait que je déciderais tout ! on dirait que je ferais ce que je veux quand je veux. on dirait que j’aurais tous les droits. on dirait que je changerais les règles du jeu. de tous les jeux. on dirait que ceux que j’aime pas ou qui sont pas d’accord eh ben ils disparaitraient.
Un arrière-grand-oncle a quitté le continent pour un autre; au pied du bateau, dans le port: ses rêves exaucés. Il a sûrement été là-bas un homme qu'il n'avait pas pu - ou su - être ici.
Ils ont tout essayé. Les peaux de banane séchées, les coquelicots en tisane, les pilules au pilon. Tout. Mais ça n'a pas fonctionné. Ils y reviennent encore.
C'est elle qui y va.
Les pieds nus sur le parquet sale, la poussière en moutons entre les orteils.
Marie-Jeanne.
Le Lez se fait petit, presque oublier. Enfant obéissant abandonné dans un coin de la pièce
Il joue aux bateaux sans autre bruit que ses murmures
Ce poème raconte le Lez, cette rivière qui traverse Montpellier et envahit les rues chaque l'automne.
Je cherche une onomatopée pour te faire vivre l'effondrement des vagues, gueulant de creuver là, sur ce sable, hurlant et chialant toute leur eau contre ce destin misérable. Mais rien ne me vient - rien n'est assez juste. Alors je te laisse seul faire le travail : il faut que tu imagines un grondement sourd, animal...
Cycle du temps
Bullshit !
La roue tourne carré
C’est le mammouth sous caillou
Un verre. Seulement. Et avec la chaleur, le reste.
Foire d’été. Contre-courant dans la foule.
Vin dans les veines, sortie de moi-même, plus de limite au corps, plongée dans le flux.
Sensations.
Je vois plus loin. De mes yeux. A leurs yeux.
Je ne vois plus que ça.
Des yeux. Plus que des yeux.
La seconde d’accroche s’allonge en années et je lis en dedans.
L'été chez mamie c'était comme un bonbon, [...] Vous pouvez choisir! et moi je prenais les mous, ceux qu'il fallait à peine mâcher puis qui fondaient sur la langue, oui, c'était tout pareil l'été chez mamie, quelque chose de mou et de fondant, sûrement aussi à cause de la chaleur, la Lorraine c'est tellement chaud l'été!