C'est le temps des derniers. La dernière semaine, la dernière fois qu'on sera allé à la piscine, le dernier repas entre amis, le dernier jour, la dernière fois qu'on utilisera les bodyboards, la dernière soirée, la dernière photo, la dernière nuit, le dernier sms, le dernier au revoir.
Le billet d'avion acheté il y a un an servira pour de bon. Le visa s'arrête dans moins de deux jours.
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souvenirs
Les 24 et 25 novembre au soir, j’ai fait une performance à l’Institut du monde arabe (IMA) à Paris dans le cadre de la carte blanche à Oxmo Puccino.
La performance ?
Écrire des portraits imaginaires et instantanés du public à partir d’un ou plusieurs mots puis, sans le corriger, lire le portrait à voix haute et l’offrir.
En 7 à 8 heures sur 2 soirées, j’ai écrit 48 portraits pour environ 75 personnes, tous partis avec leurs destinataires.
Chacun de ces portraits a été écrit en cinq minutes à peu près. Sans relecture. Sans pensée. Et c’est cela que je voulais vous raconter…
On est mi-juillet et il fait douze degrés
C'est sûrement pour ça qu'on mange des raclettes en plein été
On a partagé avec nous des adresses secrètes de lieux où on va quand on est d'ici, des bistrots où on ne parle même plus tant la langue se régale, des magasins de produits si bons qu'il faut y aller à l'heure de la sieste pour être servi.e sans attendre des heures
Je n'ai pas voulu le toucher mais le livre m'appelle
La preuve, je ne vois que lui, ses couleurs pastel sur la tranche
La Mongolie
Le rêve de mes 15 ans
Tout a commencé à Paris, dans un immeuble hausmannien coincé entre le Luxembourg et le Panthéon, à deux pas de la Sorbonne, au coeur du quartier germanopratin. J'avais 20 ans, je ne connaissais rien à la capitale, à la littérature, à la vie, bien plus à l'amour et aux voyages. Elle m'a tendu un livre: lis-le, elle a dit. C'était le Marin de Gibraltar.
Un arrière-grand-oncle a quitté le continent pour un autre; au pied du bateau, dans le port: ses rêves exaucés. Il a sûrement été là-bas un homme qu'il n'avait pas pu - ou su - être ici.
Je cherche une onomatopée pour te faire vivre l'effondrement des vagues, gueulant de creuver là, sur ce sable, hurlant et chialant toute leur eau contre ce destin misérable. Mais rien ne me vient - rien n'est assez juste. Alors je te laisse seul faire le travail : il faut que tu imagines un grondement sourd, animal...
L'été chez mamie c'était comme un bonbon, [...] Vous pouvez choisir! et moi je prenais les mous, ceux qu'il fallait à peine mâcher puis qui fondaient sur la langue, oui, c'était tout pareil l'été chez mamie, quelque chose de mou et de fondant, sûrement aussi à cause de la chaleur, la Lorraine c'est tellement chaud l'été!
Un jour de mars à l’orée du printemps, je suis rentrée chez moi avec une plaque de plafond sous le bras.
Je revenais de chez D., des murs couverts de couleurs, une vigne taillée en bonzaï qui peut-être donnera une grappe à l’automne et un vélo dans la salle de bain.
J'écris en silence. À l'abri du monde et des autres. Une couverture protectrice.
Parfois, très rarement, j'écoute de la musique. Des rythmes qui laissent de la place à la pensée, à la création.
Un jour, je ne sais plus lequel, un jour comme un autre sûrement, j'ai voulu couvrir les cris des voisins.
J'ai écouté Beethoven. La septième symphonie.
Puis j'ai écrit en écoutant.
Une demi-heure? Une heure?
La cinquième symphonie.
La neuvième symphonie.
Et là, soudain, j'ai pensé à ma grand-mère.
Mamie habitait rue Beethoven.