Au milieu du XIXe siècle, en l’an 1853, au mois de juillet, Anna, une jeune femme, se languit de l’hiver. Parce qu’en hiver les jours sont plus courts et que personne ne la voit s’échapper par la petite porte dès la nuit est tombée.
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été
certains s'installent ici comme si on ne les avait pas prévenus. Ils sont passés par là un été, c'était le mois d'août, il faisait beau, ils ont eu chaud, ont dormi dans la chambre blanche et climatisée d'une maison d'hôtes chic et ont pataugé dans une piscine de la taille de leur appartement parisien. Le Ventoux, c'était sûr, c'était le paradis sur terre
Je les ai rencontrés face au mont Blanc, devant un refuge de haute montagne, en train de tirer sur les cordes d'un manche à vent orange. Sur la colline derrière nous, au-dessus des vaches et des chevaux, un tracteur rouge tournait carré dans un champ.
L'un portait des lunettes, un autre un petit sac à dos. Tous les trois étaient en t-shirts, shorts et casquettes alors que j'avais renfilé une polaire.
Dès les premiers rayons du soleil, les vrais, ceux qui chauffent, ça commence, mais il faut attendre la fin du mois de mai, voire celui de juin, le weekend de Pentecôte, le dernier prolongé, le dernier long avant les grandes vacances, pour qu'on y soit tout à fait: en kommounalka.
Un verre. Seulement. Et avec la chaleur, le reste.
Foire d’été. Contre-courant dans la foule.
Vin dans les veines, sortie de moi-même, plus de limite au corps, plongée dans le flux.
Sensations.
Je vois plus loin. De mes yeux. A leurs yeux.
Je ne vois plus que ça.
Des yeux. Plus que des yeux.
La seconde d’accroche s’allonge en années et je lis en dedans.
L'été chez mamie c'était comme un bonbon, [...] Vous pouvez choisir! et moi je prenais les mous, ceux qu'il fallait à peine mâcher puis qui fondaient sur la langue, oui, c'était tout pareil l'été chez mamie, quelque chose de mou et de fondant, sûrement aussi à cause de la chaleur, la Lorraine c'est tellement chaud l'été!
Les hirondelles sont parties, elle a dit. On était encore en août alors elle a insisté, Je les ai vues ce matin sur le fil. On est allées à la fenêtre, le fil électrique un trait sur l'horizon, vide d'oiseaux.
Place de la cathédrale des touristes enchapeautés et encasquetés se tordent la nuque pour contempler la dame de grès rose jusqu'à la flèche tandis que d'autres, mentons vers l'avant, jouent de la langue autour de boules de glace dégoulinantes.